Voeux à la presse de François Bayrou pour 2009

7 janvier 2009 0 Par yeca

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Je suis heureux de vous adresser des voeux personnels et amicaux pour l’année nouvelle. Je n’oublie pas que dans le champ politique et médiatique, vous êtes et nous sommes d’abord des femmes et des hommes, avec joies et peines, craintes et espoirs. Je pense donc à chacune et à chacun d’entre vous à vos familles et à vos proches en souhaitant que l’année vous apporte ce que vous en espérez.

C’est une année, c’est vrai, qui s’ouvre sous de noirs augures. La crise économique apparaît comme la plus grave que le monde ait dû traverser depuis les années 30. L’unanimité des experts l’annonce, et même si nous n’oublions pas que la même unanimité affirmait il y a un an que la crise serait légère et cantonnée au seul système bancaire américain, il convient de prendre en compte ces avertissements.

Et d’abord de répondre à l’urgence. Si la crise a bien la gravité qu’on nous annonce, alors le plan de relance se révèlera très insuffisant. Comme vous l’avez vu, hier soir, le gouvernement allemand après avoir décidé d’un premier plan du même ordre que le nôtre, s’est accordé -socialistes et conservateurs- sur un deuxième plan de l’ordre de 50 milliards d’euros supplémentaires. Et dans ce plan il y aura, annonce-t-on, un volet pour les familles. Aux Etats-Unis, le plan que s’apprête à présenter Barack Obama est de l’ordre de 800 milliards à 1000 milliards de dollars. En France, nous sommes très loin de ces actions massives.

L’insuffisance du plan français s’explique, bien sûr. L’accumulation continue des déficits publics dans notre pays nous a privés de toute marge de manœuvre. Quand les choses vont mal, l’intervention publique est nécessaire. Depuis les années 30, le monde entier l’a appris. Mais il n’y a pas d’intervention publique possible si on laisse filer les déficits quand la croissance est là et que les choses vont bien. Ce sont les déficits qui ont tué la relance.

C’est pourquoi l’effort de relance devait prendre la seule dimension appropriée : la dimension européenne. C’est l’idée d’un grand emprunt européen, garanti par les pays européens, de l’ordre de 3 % du PIB, que la France devait mettre sur la table. Cela aurait été comme un geste de solidarité de l’union, en tout cas de l’eurogroupe des pays -ils sont seize depuis le 1er janvier avec l’adhésion de la Slovaquie- qui ont l’euro en partage et qui représentent une population de 325 millions d’habitants (soit vingt millions de plus que les Etats-Unis et une puissance économique du même ordre, plus de 10 000 milliards d’euros de PIB). Un plan dans lequel chacun des pays serait libre de puiser sa quote-part.

Si comme je le crois, les événements imposent un plan de relance supplémentaire, il devra forcément comporter un volet consommation, non pas en direction de ceux qui ont les moyens (par exemple d’acheter une voiture), mais en direction de ceux qui n’ont pas les moyens et pour qui la crise risque d’être plus lourde. Cela coûtera moins cher qu’une baisse de la TVA et la justice y trouvera son compte, pas seulement la relance.

Voilà pour l’urgence.

Mais au-delà de cet immédiat, si l’on regarde l’horizon, il est une certitude : c’est que le modèle mondial selon lequel on voulait nous faire vivre, ce modèle s’est écroulé.

Une société de valeurs

Depuis des années la thèse de la pensée dominante était celle-ci : le handicap de la France était de rester attachée à un modèle de société dont on disait qu’il était dépassé, le modèle républicain, que l’on appelait aussi avec ironie le « soi-disant modèle social » français. Ce modèle, nous disait-on, nous plombait, alors que le monde était entraîné par la formidable énergie d’un autre modèle le modèle néolibéral anglo-saxon. La preuve nous disait-on : tous les jeunes de qualité partaient en Grande-Bretagne en Amérique… Abandonner le modèle français dépassé et choisir le modèle américain, c’était cela la «rupture » qu’on présentait comme la solution.

Le problème est que précisément au moment où le résultat électoral en France souriait aux « rupteurs », c’est le modèle américain qui s’est effondré sur lui-même. La finance qui en était le centre et l’enfant chéri s’est trouvée en quelques mois convaincue d’avoir vendu du vent. Les inégalités ont explosé et les victimes des subprimes se sont retrouvées à la rue. Du coup l’État revient à la mode et ceux qui le dénigraient hier attendent de lui aujourd’hui la sauvegarde.

Du coup, quelle est la perspective ? Du coup, on ne sait plus avec quoi la rupture a rompu, sinon avec les équipes précédentes, formées pourtant des mêmes partis et des mêmes personnes, aujourd’hui taxées d’impéritie, d’immobilisme et vouées aux gémonies.

Cette absence de perspectives se double d’une pratique du pouvoir qui n’a pas réellement de précédents, en ce qu’elle pratique la concentration des pouvoirs entre les seules mains du président de la République, qu’elle vide la démocratie de ses contre-pouvoirs et qu’elle distrait l’attention des citoyens en organisant constamment la mise en scène de son action.

Dans tout cela le citoyen est perdu. Il a la tête qui tourne de toutes les réformes qu’on lui annonce, de toutes les promesses qu’on lui a faites et qui se révèlent de la fausse monnaie. Tous les mots qui sonnent encore à son oreille : « le président du pouvoir d’achat », « travailler plus pour gagner plus », « le point de croissance qu’on ira gagner avec les dents », tous ces mots auxquels beaucoup avaient cru se retrouvent aujourd’hui au cimetière des illusions perdues.

Dans l’opposition consacrée, le parti socialiste apparaît en phase de régression, de fermeture, il se caricature lui-même, et c’est incompréhensible pour beaucoup de Français.

Inutile d’en dire davantage, chacun jugera du caractère désespérant de ce face-à-face.

Or il existe un autre chemin pour gouverner la France.

C’est de ce chemin que je voudrais vous parler en cette journée de voeux en évoquant avec vous les trois axes qui le définissent : une société de valeurs, une vraie démocratie, un vrai équilibre international.

Le projet de société français, notre projet républicain et social, il n’est pas dépassé, il est d’avant-garde. C’est un projet qui se fixe comme objectif l’effacement progressif des inégalités, la solidarité entre générations qui est l’autre nom du développement durable, la mobilisation de l’énergie de notre pays.

L’effacement progressif des inégalités, une vraie égalité des droits et des chances, cela commence à l’école. Dans tous les programmes que j’ai développés et que j’espère je développerai, l’éducation occupe la première place. L’idéal d’éducation nationale, qui est en même temps un projet aboutit d’amélioration des chances du pays, exclut l’acceptation des inégalités. Voilà pourquoi un certain nombre de réformes me paraissent mal inspirées. Je l’ai dit à propos de la réforme du lycée : la multiplication des options et des modules, cela revient en fait à donner plus à ceux dont la famille est avertie des stratégies scolaires, et moins à ceux qui se découragent. Je maintiens que pour la France, comme pour tous les pays dont la chance est dans la créativité, il faut investir dans l’éducation, au lieu de couper dans les dépenses de l’éducation. J’affirme qu’il faut protéger les moyens de l’éducation nationale, les « sanctuariser », tout en augmentant la capacité de formation et les résultats effectifs de notre école. Dans le même esprit, me paraît dangereuse la réforme annoncée des concours de recrutement, qui remplace les épreuves de maîtrise de la discipline enseignée par l’appréciation forcément vague de capacités pédagogiques. On remplace l’objectif par du subjectif. Et tout le monde en pâtira, parce que nous avons besoin d’enseignants en qui tout le monde ait confiance du point de vue du savoir…

L’égalité des chances, cela se poursuit par une fiscalité juste et incitative, qui respecte le principe de progressivité de l’impôt et qui refuse donc d’exonérer de l’effort national de solidarité les plus favorisés de nos compatriotes. Cela impose de rompre avec la philosophie du « bouclier fiscal » et de réfléchir à une refonte globale de notre fiscalité.

Un tel projet passe nécessairement par une réflexion approfondie sur l’économie d’initiative. Je ne crois pas à une économie gouvernée par l’État. Je pense que la France ne réalise pas son potentiel en termes économiques, par exemple dans le domaine industriel. Le ressort de l’économie n’est pas au sommet, il est à la base, dans l’entreprise, chez les inventeurs, chez les développeurs. J’affirme qu’un pays comme le nôtre qui est en tête dans un certain nombre de secteurs aussi exigeants technologiquement que le sont l’aviation, les cellules et les moteurs d’hélicoptère, les systèmes électroniques embarqués, l’énergie nucléaire, la chimie fine, ce pays ne peut pas avoir déserté des champs entiers de l’industrie comme les machines-outils par exemple, ou être menacé de se voir distancer comme dans le champ des technologies en énergies renouvelables. Il y a là une faute collective qu’il faut corriger. La France doit jouer ses atouts, une main-d’oeuvre hautement qualifiée, une recherche de haut niveau, la capacité de transfert technologique dans tous les secteurs. L’effort national doit porter sur l’analyse des obstacles au développement naturel de notre capacité industrielle, et l’action de la puissance publique se concentrer sur le comblement des retards et la solution de problèmes qui sont autant de nœuds, qui nous étranglent et nous empêchent de nous exprimer.

Le domaine agricole et agro-industriel est soumis à d’autres pressions. Car il n’aura échappé à personne que nous sommes devant une crise agricole, en raison de l’effondrement des prix… En raison de son caractère stratégique, nous avons besoin d’une régulation européenne. Je sais bien que l’effort de beaucoup de nos partenaires européens a porté sans cesse vers l’effondrement du prix des produits agricoles : au bout du compte, ils risquent d’obtenir l’effondrement du tissu agricole, en particulier français. Or il est pour nous d’importance nationale de le sauvegarder, en même temps qu’on maintiendra l’effort vers une agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement. C’est pourquoi nous avons besoin d’une organisation des marchés. Et c’est pourquoi il est du devoir des autorités françaises de défendre même à contre-courant ce principe à Bruxelles. On a vu ce que la dérégulation, le laisser-faire, ont donné dans le domaine financier. Il n’y a plus de raison de s’y plier dans le domaine agricole.

Le projet social d’égalité des droits et des chances doit s’ouvrir particulièrement pendant la crise au moment où beaucoup de Français vont être exposés au chômage ou à sa menace. Sans doute le chômage partiel est-il un recours dans les situations extrêmes. Mais il y a mieux à faire de ces temps de relâche forcée, par exemple en matière de formation individuelle, ou en matière d’échanges de salariés entre entreprises du même secteur, sans que le contrat de travail se trouve rompu.

Tout cela constitue un projet économique pour une société de valeurs. L’économie y est regardée comme un moteur. Mais ce n’est pas elle qui choisit la direction de la société. La direction, c’est la démocratie qui la choisit et qui l’exprime. Et cette direction se définit d’abord en termes de valeurs. Voilà pourquoi la question du travail du dimanche avec tous ses avatars tous ces masques, ne supporte pas la ruse. Disons-le simplement : nous considérons que les souplesses actuellement existantes sont suffisantes et nous ne voulons pas que la France prenne le chemin de la marchandisation de tous les jours de la semaine.

Une vraie démocratie

Il n’y a pas de République sans démocratie. Ce sont les mots mêmes de la constitution. Et la démocratie en France est mal en point. La démocratie est malmenée, parce que les principes élémentaires n’en sont pas respectés.

Le principe de la séparation des pouvoirs n’est pas respecté. On décide avant de négocier. On tranche avant de discuter. On conclut avant de délibérer. Et le citoyen n’est pas informé. On le fait vivre dans un tourbillon médiatique, où chaque jour un plan nouveau est annoncé, chaque jour une réforme nouvelle, sitôt énoncée qu’elle est remplacée par la suivante, sans que personne ne se préoccupe d’ailleurs de vérifier si la précédente est appliquée ou si elle a la moindre chance de l’être…

Exemple frappant : l’hôpital. Chacun a en tête un certain nombre d’événements tragiques qui sont intervenus ces derniers jours. Ces accidents sont un cauchemar pour les proches bien sûr, si douloureusement frappés. Mais ils sont aussi un cauchemar pour la communauté hospitalière, médecins, soignants, responsables hospitaliers. Ces accidents, hélas !, ne sont pas dus au seul hasard. Dans tous les services, on a le sentiment d’un épuisement physique et davantage encore moral des personnels et la hantise de telles erreurs est présente et parfois obsédante. On annonce de nouvelles réformes, mais les réformes précédentes, par exemple celle qui organisait les services en pôles sous la responsabilité de médecins, donc dans un esprit de préoccupation médicale, ces réformes n’ont pas été encore mises en application et déjà elles vont être abandonnées… Et les réformes abouties n’ont jamais été évaluées. La communauté médicale a l’impression que l’on choisit de ne présenter les choses que sous l’empire d’une logique de rentabilité, dans laquelle la production de soins, le sentiment de sécurité des malades et du personnel a si peu de place… C’est pourquoi la lassitude, l’angoisse du flux tendu, la diminution des moyens en termes réels sont usants pour tous ceux qui y travaillent. La méthode est en cause, et la réforme continue crée un stress continu.

Exemple caricatural : demain on examine au conseil des ministres la loi dite Grenelle II sur l’environnement. Et les bilans officiels se glorifient de la loi Grenelle I. Personne ne s’est avisé de ceci : la loi Grenelle I n’a toujours pas été adoptée. Elle n’a toujours pas été inscrite à l’ordre du jour en première lecture au Sénat : c’est dire à quel point on se trouve de son adoption, alors même qu’il s’agit principalement de principes… Et tout le monde l’a noté, il n’y a pas eu un mot dans les vœux du président de la République pour le durable, pour une stratégie de développement qui économiserait le carbone, pour une société qui serait moins gaspilleuse des biens rares que nous devons partager avec les générations futures, plus respectueuse de la vie, de l’équilibre des territoires, plus frugale et plus humaine.

Comme certains d’entre nous le prévoyaient au moment de l’adoption de la réforme constitutionnelle, il n’y aura pas de meilleur équilibre du pouvoir entre exécutif et législatif… Au contraire, la restriction des débats, la limitation de l’exercice du droit d’amendement viendront encore déséquilibrer, au profit de l’exécutif, les institutions françaises. Il faut le redire avec la gravité et la simplicité requises : quand tout le pouvoir est entre les mêmes mains, quand le droit des citoyens à être représentés au parlement n’est pas respecté, quand seuls les partis dominants le sont, il n’y a pas de débat qui vaille. C’est au contraire quand les partis dominants sont obligés de tenir compte de tous les grands courants démocratiques que le débat parlementaire joue à plein et le droit d’amendement aussi. Et quand l’amendement est utile, point n’est besoin de flibuste parlementaire, comme on le voit depuis des années au parlement européen où chacune des grandes sensibilités se trouve représentée et par-là même respectée.

Encore plus grave et plus profonde l’atteinte à cette autre séparation des pouvoirs qui devrait exister entre pouvoir et médias.

Il n’y a pas de liberté d’opinion s’il n’y a pas liberté d’information. Les débats sont viciés lorsqu’ils ne sont pas nourris par la vérité, par la connaissance des faits. Or la proximité, d’un côté, entre de grandes entreprises privées de médias et le pouvoir en France, et de l’autre côté la prise de contrôle des médias publics par l’exécutif, forment un tout inquiétant. Pas un républicain ne devrait accepter le principe de la création d’une double dépendance, politique et budgétaire, entre l’audiovisuel public et le pouvoir. Il est inacceptable d’accepter le retour en arrière d’une nomination directe des présidents de sociétés de radio et de télévision par le président de la République, et leur révocation, par-dessus le marché, par le même pouvoir. Et il est pareillement inacceptable qu’il n’y ait aucune garantie budgétaire et que donc ces responsables soient obligés annuellement, pour assurer les ressources qui feront vivre leurs chaînes ou leurs stations, de rechercher la bienveillance de ces pouvoirs. Aucune démocratie digne de ce nom ne peut accepter une telle dépendance. Aucune démocratie ne devrait accepter que l’on se glorifie d’un tel retour en arrière ! En tout cas, pour notre part, nous ne l’acceptons pas, et je le dis à nouveau si une motion de censure devait être déposée sur ce sujet, je la voterais avec la certitude qu’un tel sujet vaut une telle démarche…

Un vrai équilibre international.

Nous sommes devant une multiplication, grave, inquiétante, des crises brûlantes qui ulcèrent le monde.

Je veux aborder les deux qui nous touchent directement, mais je n’oublie pas les autres, le Pakistan, l’Inde, l’Afghanistan où sont engagés nos soldats. Les derniers jours ont rallumé le feu au Proche-Orient où la guerre frappe à Gaza. Et les dernières heures ont allumé la crise entre Russie et Ukraine, et peut-être bientôt entre Russie et une grande partie de l’Europe, à propos du gaz.

Ces deux crises ont un point commun. Elles ne pourront chercher une issue, trouver un apaisement que par l’influence de véritables puissances politiques. Le silence assourdissant des Etats-Unis en cette période de transition n’est pas un hasard (je pense que la période de l’affrontement a été choisie pour cela) en est, en ses conséquences, une preuve flagrante.

Sans l’intervention de voix puissantes, rien ne bouge. C’est vrai au Proche-Orient. Ce qui manque, ce sont des acteurs déterminants. Le plus rageant, c’est que l’Europe a tout pour être un tel acteur, elle a la capacité économique, elle a une grande expérience de la région, ce qui lui manque, c’est la volonté. Car même le plan ne manque pas : on voit bien que dans cette guerre ingagnable, où les populations civiles souffrent désormais en première ligne, il est des points-clés : cessez-le-feu dans une perspective de retour à la trêve, ouverture de corridors humanitaires, et garanties internationales effectives. Et bien entendu, j’aborde ici le point clé des points clés, c’est un contrôle effectif qui lutte contre les trafics d’armes.

Pour soutenir les acteurs locaux efficaces, je pense évidemment à l’Egypte, la voix européenne est nécessaire. Et ce qui est vrai au Proche-Orient sera vrai vis-à-vis de la Russie. Il manque une voix européenne qui sache se faire entendre, il manque une voix assez forte, par exemple pour apporter une aide clé à l’Ukraine. Pour l’Europe, aider l’Ukraine dans cette crise, c’est s’aider elle-même. Aucune de nos voix nationales ne peut suffire. Il faut à la Russie un interlocuteur à sa taille qui lui explique qu’aucun problème économique ne peut justifier un tel chantage à l’énergie au plus profond de l’hiver. Il faut que l’Europe se mobilise d’urgence sur la crise gazière russo-ukrainienne, russo-européenne.

Il est donc une condition, et une seule pour qu’on puisse entretenir l’espoir que les choses changent. Et cette condition, c’est l’Europe.

Europe : la preuve est faite. L’Union européenne est la clé qui permet à des pays comme les nôtres de peser sur le destin du monde sans avoir à s’en remettre à des protecteurs. Seul l’euro nous a protégés efficacement et intelligemment de la crise économique.

Mais pour l’instant l’Union n’est pas aimée par les peuples parce qu’elle n’en est pas connue, encore moins comprise. Elle apparait lointaine, incompréhensible, obsédée par des sujets techniques, elle parle une langue pour initiés… Elle se focalise trop souvent sur l’économie, et elle ne s’exprime pas sur la défense des valeurs de société, alors qu’on attendrait qu’elle mette l’économie au service de la défense des valeurs humaines.

Nous avons donc l’intention de faire de ces élections européennes un rendez-vous européen.

Nous ne nous contentons pas de l’Europe telle qu’elle est. Nous proposerons un plan d’action pour que l’Union européenne change, qu’elle soit reconnue et qu’elle redevienne aimée des peuples qui la composent.

Nous présenterons des listes autonomes dans toutes les régions du territoire national. Les listes que nous proposerons au choix des Français, ce seront des listes pour agir en Europe et pour agir sur l’Europe. Nous sommes en phase de sélection des candidatures : nous avons reçu quelque 600 candidatures en notre sein, sans compter les candidatures extérieures. C’est dire l’intérêt que suscite notre démarche d’espoir et de changement européen. Pour nous, vous le savez bien, c’est un grand choix national.

Et c’est un choix d’espoir. Le projet que nous portons, société de valeurs, vraie démocratie, nouvel équilibre du monde par l’affirmation de l’Europe, nous le porterons devant les Français comme un espoir dans un temps sombre. Bonne année à tous.