Anna Gavalda de retour avec « La Consolante »

20 mars 2008 0 Par yeca

Voilà près de quatre ans que les fans d’ Anna Gavalda attendaient son retour. Quatre ans depuis le merveilleux Ensemble, c’est tout , et sa touchante cohorte d’éclopés de la vie, qui avait séduit près de deux millions lecteurs. Ça faisait long.

Il est désormais temps pour les Gavaldophiles de se réjouir, car son nouveau roman, La Consolante , est sorti. Après l’avoir dévoré pour vous, nous pouvons vous l’affirmer : c’est du Gavalda tout craché. Les personnages principaux y sont attachants (et quelque peu malmenés par la vie) ; les descriptions y sont généreuses (bien qu’agrémentées parfois de coups de griffes bien sentis) ; les dialogues y fusent ; et l’intrigue nous mène au plus près d’émotions que l’auteur sait ausculter comme personne – de celles qui ont trait à l’amitié, à l’amour, à la famille.

Le ton, toutefois, y est d’abord plus sombre que dans ses livres précédents – en cela, il se rapproche peut-être le plus de Je l’aimais – et il faudra vous accrocher, à l’image du héros Charles Balanda, avant d’atteindre les contrées ensoleillées que l’on est en droit d’espérer sous la plume d’ Anna Gavalda .

Qui est ce Charles Balanda ? Un architecte quarantenaire en passe de rater sa vie, mais qui ne semble en prendre conscience qu’au moment où il apprend la mort d’une femme qu’il a aimée. Le moment pour lui de se rendre compte qu’il vit aujourd’hui avec un femme qu’il n’aime pas (et qui ne semble pas beaucoup l’aimer non plus), qu’il fait un travail qui l’use (et qui n’a rien à voir avec ses rêves de jeunesse), et qu’il ploie sous le poids de remords bien plus pesants encore.

Il sombre, se traîne, se lamente – en bref, il fait son deuil – mais heureusement pour lui (et pour nous), notre héros croise la route d’un personnage lumineux, une radieuse Anglaise du nom de Kate, installée dans un paysage féerique à la Grand Meaulnes, et qui traîne à sa suite une ribambelle d’enfants extraordinaires.

La suite, on vous laisse l’imaginer, disons simplement que les transports de la fin valent bien les tracas du début. Et que comme à son habitude, Anna Gavalda a le don de (re)donner du goût à la vie, de vous prouver qu’elle vaut bien la peine d’être vécue.

Est-ce la lumineuse Kate, la Consolante du titre ? Sachez qu’à la pétanque, comme on l’apprend dans le livre, la consolante est « la partie pour rien», celle qui vient après la revanche, qui est « sans enjeu, sans compétition, sans perdants », et que l’on joue pour le plaisir. Mais rien ne nous ôtera de l’idée que quelques formidables personnages du livre (toutes des femmes, d’ailleurs) pourraient mériter l’appellation.