Snow Patrol : « A Hundred Million Suns » sort aujourd’hui

12 janvier 2009 0 Par yeca

SNOW PATROL : “A HUNDRED MILLION SUNS”

SNOW PATROL – A HUNDRED MILLION SUNS – sortie de l’album : 12/01/2009 chez AZ

Snow Patrol sera de retour le 05 janvier avec son nouvel album A HUNDRED MILLION SUNS enregistré l’été 2008 aux studios Hansa à Berlin où David Bowie enregistra ‘Low’, ‘Heroes’ & ‘Lodger’) et au studio Grouse Lodge en Irlande. Entièrement écrit par Snow Patrol, le disque a été produit par Jacknife Lee (Bloc Party, REM, U2…)

La chose principale qu’il faut comprendre à propos de Snow Patrol c’est que, 14 ans après qu’ils ont commencé sous la forme d’un groupe d’étudiants à l’université de Dundee, ils naviguent toujours à l’instinct, de façon merveilleuse et imprévisible. « Ce qui est super et terrifiant au sujet de notre groupe, » déclare leur leader et principal auteur-compositeur, Gary Lightbody, « C’est que tout est toujours arrivé au fur et à mesure. Il y a eu très peu de plan d’ensemble. Nous laissons les choses arriver autant par accident que par intention délibérée. »

Un de ces premiers accidents notables a été leur nom. Le groupe de Lightbody était connu sous celui de Polar Bear (ours polaire) – d’où leur premier album de 1998 titré Songs For Polarbears – mais ils ont été obligés de le changer après avoir découvert que c’était le nom qu’avait donné le bassiste de Jane’s Addiction à son projet parallèle. ‘Snow Patrol’ avait déjà été choisi pour eux par un ami qui n’aimait pas le nom de Polar Bear; et donc, ce qui est advenu, c’est que Snow Patrol a signé en 1995 sur le label Jeepster, celui de leurs héros indés de Glasgow de l’époque, Belle and Sebastian.

Maintenant que le groupe a été fêté comme un géant commercial – son dernier album, Eyes Open, a été le best-seller anglais de 2006, il est intéressant de se rappeler que les membres de Snow Patrol ont passé les années 1990 en étant si fauché qu’à un moment de dèche extrême, Lightbody a dû vendre sa collection de disques pour payer son loyer. Jeepster les a finalement viré en 2001 après leur deuxième album, titré, de façon prémonitoire, When It’s All Over We Still Have To Clear Up (quand tout sera terminé, nous devrons encore tout nettoyer), ait échoué à toucher un plus large public que leurs fans de base, un petit groupe passionné mais désespérément réduit. « Nous avons passé 10 ans à faire des disques que seulement 6000 personnes achetaient, » confirme Lightbody. « Pour nous, le succès ne se voit pas dans les charts, c’est quand tu arrives pour donner un concert et que tu découvres que la salle est pleine. » Dans les premiers temps, leur plus grand public se trouvait en Irlande, le pays où Lightbody, né à Bangor, avait grandi avant de déménager en écosse pour y faire ses études. « Nous avons beaucoup de chance, c’est comme si nous avions trois villes où nous sommes chez nous, Belfast, Dublin et Glasgow, bien qu’on nous fasse un accueil extraordinaire à chaque fois que nous jouons dans n’importe quelle ville d’Irlande ou d’écosse. »

Snow Patrol a commencé à devenir considérablement plus important dans tout le Royaume-Uni et en Amérique après avoir signé sur le label Fiction en 2003 et s’être associé avec le producteur Garrett ‘Jacknife’ Lee. « Il a eu sur nous une influence incroyable, » dit Lightbody, « Jacknife est devenu une sorte de membre indispensable du groupe. Je ne peux pas m’imaginer travailler avec un autre producteur, quel qu’il soit. »

Sur les conseils inspirés de Lee, Snow Patrol et Lightbody, son chanteur de plus en plus charismatique, se sont débarrassés de certains de leurs côtés rugueux typiquement indé et ont commencé à affûter leur élégance pop. En 2003, ils ont sorti Final Straw, leur premier album numéro un, dont a été extrait le premier single du groupe à se classer dans le top 5, « Run ». Il leur a aussi valu de remporter le premier Ivor Novello du meilleur album en 2004.

En 2005, ils ont emménagé dans un studio isolé, en plein milieu de l’Irlande, Grouse Lodge, et terminé Eyes Open, sur lequel se trouvait une des chansons les plus chargées d’émotion du 21ème siècle, « Chasing Cars ». Avec plus de 100 000 passages radio au Royaume-Uni, deux millions de téléchargements aux états-Unis, et le titre de ‘Meilleure Chanson de tous les Temps’ décerné par les auditeurs de Virgin Radio, « Chasing Cars » a également eu le rare privilège de clôturer l’indéracinable émission de la BBC de classement des charts, Top Of The Pops, en juillet 2006. L’effet sur l’album Eyes Open a été phénoménal, conduisant au final à un nombre total de ventes dans le monde de 4,7 millions d’exemplaires.

A ce stade, la plupart des groupes pareillement comblés auraient probablement soit pris de longues et coûteuses vacances ou seraient repartis à l’assaut des charts pop de la planète. Lightbody and co n’ont fait ni l’un ni l’autre, choisissant à la place d’appeler Jacknife Lee pour faire un album qui les a emmenés dans une odyssée créative inattendue de Galway dans l’ouest de l’Irlande, jusqu’au retour à Grouse Lodge dans le comté de Meath, en passant par les légendaires studios Hansa de Berlin où Bowie et de nombreuses autres sommités des années 1970 ont enregistré leurs œuvres déterminantes. En accord avec la tradition innovatrice du studio, l’album, A Hundred Million Suns, est le plus ambitieux et le plus exaltant de Snow Patrol à ce jour; un disque sur lequel Lightbody pense que son groupe a, bien sûr accidentellement, résolu son problème de quadrature du cercle.

« C’est de loin notre disque le plus abouti. A Hundred Million Suns ressemble au mariage de tout ce que nous avons appris dans les années passées avec Jeepster et dans celles avec Fiction, transformé en quelque chose de neuf et de plus audacieux. Notre côté revêche et indé ressort à nouveau au milieu de tous les aspects pop des deux derniers disques. On y trouve beaucoup de mélodies et, quoi qu’on fasse, on ne peut pas masquer ça. Cet album est touché par toute notre histoire, et avec un peu de chance, il ressemble également à notre futur. »

A diffuser : une interview libre de droit de Gary Lightbody à propos de la réalisation de A Hundred Million Suns

Q : Pourquoi avez-vous décidé d’enregistrer la moitié de l’album dans la campagne irlandaise, et le reste au studio Hansa de Berlin?

R : Nous voulions un contraste entre l’environnement rural de Grouse Lodge, qui est vraiment au milieu de nulle-part, où nous avons été séquestrés pendant sept semaines, et la vie urbaine effrénée. C’était un changement complet de rythme. Après six semaines passées à Grouse Lodge, aussi idylliques qu’elles aient été, nous commencions à stagner. En plus, notre producteur, Jacknife Lee, avait toujours voulu travailler à Hansa, et nous connaissions l’histoire des lieux, avec Bowie et toute la clique Krautrock des années 1970. ça nous a donné l’occasion de faire d’une pierre plusieurs coups.

Q : Avez-vous trouvé que vous faisiez des musiques très différentes dans les deux studios que vous avez utilisés ?

R : Il y avait assurément une attitude et une énergie très différentes à Berlin. Nous avions déjà enregistré en ville. Nous avons fait Final Straw à Londres, mais comme nous connaissions tellement bien cette ville, ça n’était pas particulièrement stimulant. Alors que Berlin représentait une nouvelle aventure. C’est un endroit incroyable et ça a eu un effet galvanisant sur le disque. C’est là que la plupart des chansons ont commencé à avoir un sens pour nous.

Q : Berlin était-elle l’objet du single, « Take Back The City »?

R : Et bien, croyez-le ou non, elle a été écrite à Grouse Lodge, et c’est une chanson inspirée par Belfast! Mais son âpreté vient de Hansa et de Berlin.

Q : En ce qui concerne le son, c’est un album très différent des deux derniers…

R : Oui, absolument. Nous avons passé trois ou quatre semaines dans les deux studios de Hansa, Hanza Ton et Hanza Platz. ‘Platz’ est celui où tous les grands enregistrements des seventies ont été faits et ‘Ton’ est situé deux étages plus bas, c’est généralement un studio consacré à la dance et à l’electro, c’était donc l’endroit parfait pour que Jacknife laisse libre cours à son imagination. Hansa Platz a conservé beaucoup de son vieux matériel. On ressent très fortement qu’une page importante de l’histoire de la musique y a été écrite. Mais c’est aussi un endroit relaxant pour travailler, parce qu’il y a beaucoup de fenêtres, beaucoup de lumière naturelle et une super énergie.

Q : L’énorme succès de votre dernier album, Eyes Open, a-t-il eu une incidence sur la façon dont vous avez abordé A Hundred Million Suns?

R : Je ne pense pas vraiment, autrement qu’en faisant partie du processus qui fait qu’en tant que groupe, nous nous sommes améliorés en ce qui concerne le travail en studio. Nous n’aimions pas du tout enregistrer. Je pense que cette dernière expérience a été notre plus heureuse. Nous avons vraiment fait le disque que nous avions l’intention de faire. Jonny, Nathan et Tom ont vraiment travaillé dur sur leurs instruments pour arriver là où nous avions besoin d’aller. Pablo est déjà un musicien très doué pour de nombreux instruments et j’ai passé plus de temps sur mes textes, je les ai revus de façon plus soigneuse que je ne le faisais auparavant, alors je pense qu’à nous tous, cette fois-ci, nous étions une formation musicale beaucoup plus forte. Jacknife s’est éclaté. Je pense qu’il va retourner là-bas avec d’autres groupes.

Q : Sentiez-vous que sur cet album vous deviez avoir un hit qui rivaliserait avec « Chasing Cars » ?

R : Nous adorons cette chanson et la liberté qu’elle nous a donné, mais ce que nous avons essayé de faire, cette fois-ci, c’était d’utiliser cette liberté de façon judicieuse plutôt que de nous pointer avec une autre chanson du même genre. Ça n’aurait eu aucun intérêt de revenir sur nos pas. Ça aurait été prudent, mais nous voulions faire un album qui serait un challenge, d’un abord plus difficile, pour nous et pour l’auditeur, que tout ce que nous avions fait auparavant. Eyes Open n’aurait pas pu contenir un morceau de 16 minutes comme « The Lightning Strike ». C’était une réaction positive à « Chasing Cars ».

Q : Où avez-vous écrit les chansons de cet album?

R : J’écris tout le temps. Nous avons choisi les vingt chansons que nous voulions enregistrer quand nous sommes allés à County Galway, et que nous avons habité dans une maison au bord du Lough Corrib pendant six semaines. Puis nous avons déménagé à Grouse Lodge

Q : Que pensez-vous de vos textes sur ce disque ?

R : C’est la première fois qu’on est si près de la date de sortie et que je ne veux pas changer quelque chose! Je pense que ce sont les meilleurs que j’ai écrit. J’ai essayé d’aborder plus de sujets cette fois-ci. Tous les autres albums parlaient principalement de ruptures.

Gary Lightbody à propos de A Hundred Million Stars, CHANSON PAR CHANSON

1 « If There’s A Rocket Tie Me To It » (S’il y a une fusée, qu’on m’y attache)

C’est un disque d’amour plutôt qu’un disque de rupture, mais aussi merveilleux que ça puisse être, c’est placé dans le contexte d’un monde qui est aussi terrifiant que beau. C’est pourquoi beaucoup d’images se réfèrent à l’espace. Comme dans ‘get us out of here’ (sortez-nous de là). Je ne pense pas que nous soyons condamnés, mais les ténèbres sont là, menaçantes, au-dessus de moi plutôt qu’en moi.

2 « Crack The Shutters » (Ouvre les volets)

C’est la chanson d’amour la plus pure que j’aie jamais écrite. Encore plus que « Chasing Cars ». Elle parle de s’abandonner avec délices et émerveillement à la beauté de quelqu’un qu’on aime de tout son cœur.

3 « Take Back The City » (Reprenez la ville)

Elle a été inspirée par Belfast et l’Irlande du Nord en général mais ça peut être au sujet de n’importe quelle ville et de la relation que chacun entretient avec l’endroit d’où il vient. Ça parle des raisons pour lesquelles j’ai grandi en ne comprenant pas bien mon pays et des raisons pour lesquelles je l’aime tant aujourd’hui. L’endroit d’où nous venons (et c’est parfois simplement en le repoussant) a un grand impact sur le type de personne que nous devenons.

4 « Lifeboats » (Canots de sauvetage)

Griff Rhys de Super Furry Animals est un de mes héros, c’est un maître des images abstraites et pittoresques et je suppose qu’il m’a inspiré la façon dont j’ai approché « Lifeboats ». Mes chansons passées étaient très enracinées dans le réel mais sur ce disque je me suis finalement éloigné de ce style, je me suis tourné vers mes rêves et j’ai légèrement déformé les images plutôt que de m’appuyer sur des détails spécifiques. Celle-ci, c’est un rêve que j’ai fait d’un arbre qui s’étendait comme des veines dans toutes les directions, vers le haut et vers le bas, à l’intérieur et à l’extérieur, et finissait par ressembler à de la glace noire craquelée. Vu d’au-dessus, ça dessinait la forme de mon corps et de quelqu’un d’autre, ce qui était un peu effrayant. Normalement, j’oublie mes rêves, mais j’ai noté celui-là.

5 « The Golden Floor » (Le plancher doré)

Les paroles sont explicites, c’est une chanson d’amour, mais les arrangements sont inhabituels. Ça a commencé avec moi à la guitare et au chant, et puis Jacknife a rajouté par-dessus cette batterie bizarre, ce qui voulait dire qu’au niveau du son, nous pouvions aller dans des endroits où nous n’avions jamais été auparavant. Le claquement de la caisse claire sur le refrain est produit par une plante géante.

6 « Please Just Take These Photos From My Hand » (S’il vous plaît, retirez-moi ces photos des mains)

C’est une anomalie sur ce disque, en ce sens que ça pourrait être interprété comme une chanson de rupture, mais c’est en fait au sujet de ma vie passée et de ces gens dont on trimbale les visages avec soi, des photos dans des boîtes. C’est moi perdant le fil de mon histoire. Je me faisais du souci au sujet de ma mémoire pendant l’enregistrement de ce disque parce que je semblais la perdre rapidement.

7 « Set Down Your Glass » (Pose ton verre)

Normalement, je ne mens pas, mais il y a un mensonge dans cette chanson. ‘I painted this’ (J’ai peint cela). Je ne peins pas. Mais ça sonne bien mieux que ‘I wrote this’ (J’ai écrit cela). Et c’est moins importun comme façon de dire à quel point ce moment et cette personne sont importants pour moi.

8 « The Planets Bend Between Us (For You) » (Les planètes s’inclinent entre nous (pour toi))

Aussi prosaïque que ça puisse paraître, cette chanson parle de ma maison en Irlande du Nord situé dans la Belfast Lough (l’anse de Belfast) à côté d’une petite plage. Il y a quelque chose d’incomparable à se trouver sur une plage en hiver, il n’y a personne d’autre, le vent souffle en tempête, il pleut en biais, et il y a quelque chose de rédempteur à crier dans le vent. Le vers de cette chanson ‘ a hundred millions suns’ (une centaine de millions de soleils) devait tout simplement d’être le titre de l’album. Il capture l’immensité de l’univers et notre position de minuscules points au milieu. Et ça exprime le gros son du disque et le ramène à ses véritables proportions.

9 « Engines » (Moteurs)

Celle-ci a été écrite à Galway. C’est encore une chanson d’amour mais qui concerne deux sentiments très différents, qui sont indiqués par la rigueur du couplet et la liberté du refrain. Les paroles du couplet semblent demander, exiger, que la musique s’ouvre et explose.

10 « The Disaster Button » (Le bouton désastre)

ça parle de perdre le contrôle de soi-même, aussi simplement que ça, vraiment. Je ne glorifie rien, c’est plutôt le contraire. Le personnage féminin est l’archétype du cool, du calme, qui aspire à quelque chose. Toutes les femmes dans mes chansons tendent à être comme ça, puisque c’est très souvent moi qui suis le contraire.

11 « The Lightning Strike » (La foudre frappe)

ça a été écrit en trois parties. Nous ne pouvons pas écrire une chanson de seize minutes juste comme ça, parce que ça demande un état presque zen pour y arriver sans perdre sa concentration ou devenir à moitié dingue, mais ces trois chansons marchaient si bien ensemble qu’il était évident qu’elles appartenaient au même morceau. Les cuivres et les chœurs de la première partie, « What if This Storm Ends », un grand moment, ont été enregistrés au studio Olympic de Londres. La section du milieu, « Sunlight », se passe au bout de la côte ouest de l’Irlande. La dernière partie, « Daybreak », a vraiment été influencée par Hansa. Elle possède ce balancement Krautrock hypnotique, et des guitares genre héroïques se pâmant par-dessus. Pour tout ça, c’est un final approprié pour le disque.